red red réseaux


Le Livart, Montréal, Canada

25.09.2025 - 02.11.2025



Artistes | artists | artistas :  Pilar Escobar, Coletiva Tribu, Helena Martin Franco & Sarabeth Triviño.
Commissaire | curator | curadora: María Andreína Escalona De Abreu

Merci à Agatha Lambert pour la coordination et le soutien en plus de l’opportunité de donner une plateforme aux artistes que j’admire autant.

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Fotos | photos: Laurence Poirier

Événements | events | eventos

Vernissage 19.07.2025

Fotos | photos: Pierina Corzo-Valero


Texte d'exposition:


Les fils qui nous relient sont infinis, immatériels et surprenants. Ils transcendent le temps, l'espace, les générations, les espèces et les langues, nous reliant à nos ancêtres et à leur savoir. Ce sont des réseaux tissés par les matriarches. Et ces réseaux sont veineux et labyrinthiques ; vivants comme des systèmes nerveux ; des mycéliums qui communiquent, qui guident, qui nous traversent et nous interpellent. Ils nous ont sauvées, ils nous ont protégées, ils nous ont enracinées. Ils nous alertent de la douleur de nos sœurs et vibrent au son de leurs rires et de leurs joies. Ils sont rouges comme la rage, rouges comme un entrelacement utérin, sécuritaire, protecteur et parfois terrifiant, comme une toile d'araignée, comme une sororité. 

Comme un enchevêtrement d'affections, red red réseaux présente le travail de Pilar Escobar, Helena Martin Franco, Sarabeth Triviño et la Colectiva Tribu, et matérialise un réseau de soutien qui existe depuis 2022 entre des femmes artistes de la diaspora latino-américaine établies à Tiohtià:ke/Montréal. Nous prenons le nom d'Assemblée des sorcières. Bien que cette itération ne présente que le travail de certaines d'entre nous, l'exposition est née de l'affection que nous avons pour la communauté que nous avons tissée et que nous continuons à tisser.

Tissu en constante expansion, notre communauté s'ouvre à celles et ceux qui souhaitent explorer, guérir ou incarner les défis, les intersections et les positionnements qui nous interpellent en tant que femmes migrantes sur ce territoire de la nation Kanien'kehá:ka qui n'a jamais été cédé. Nous vous présentons des œuvres performatives et textiles qui ont été conçues pour habiter et grimper dans les salles du Livart, telles des créatures furtives et dissidentes. Chaque œuvre est intimement liée à la suivante, elles sont interdépendantes ; elles ont été créées en collaboration et en symbiose. Et bien que les matériaux utilisés soient souples, dociles et humbles, les œuvres révèlent une grande résilience, une grande véhémence et une grande solidarité avec les luttes décoloniales, féministes intersectionnelles, écoresponsables, de dissidence de genre et de droits des migrants. 

Inspirée par des pionnières dans les arts, l'écoféminisme, l'activisme, la pensée critique et l'écriture, cette installation textile, appareil de reproduction et de présentation de performances, est conçue et tissée pour les corps féminins désireux de décoloniser et de subvertir le cube blanc, d'occuper l'espace, de « faire corps ». Nous rendons hommage aux quipus de Cecilia Vicuña, à la philosophie de Sayak Valencia (« les corps peuvent beaucoup, s'ils sont unis ») et de Suely Rolnik (« habiter en réseau »), à la Maman de Louise Bourgeois et à l'écriture de Rita Laura Segato (« nous sommes la terre qui marche »), parmi beaucoup d'autres. 

Ce réseau rend hommage et célèbre celles qui nous ont précédées et celles qui ne sont plus là. Il sert de lieu de rencontre et d'entraide pour les femmes trans, autochtones, migrantes, travailleuses, mères, militantes, artistes ; celles qui en font déjà partie et celles qui en feront partie. Ce réseau est un corps, un foyer, notre réseau rouge de réseaux*, bienvenue. 

* « Red » étant le mot anglais pour « rouge » et aussi le mot espagnol pour « réseau », le titre de l'exposition se lit en trois langues. 

Exhibition text:


The threads that connect us are infinite, immaterial, and surprising. They transcend time, space, generations, species, and languages, connecting us with our ancestors and their knowledge. They are networks woven by matriarchs. And these networks are in themselves venous and labyrinthine; alive like nervous systems; mycelia that communicate, guide, traverse us, and challenge us. They have saved us, sheltered us, rooted us. They alert us of the pain of our sisters and vibrate to the sound of their laughter and joy. They are red like rage, red like a uterine web, safe, cocooning, and sometimes terrifying, like a spider's web, like sorority. 

Like a tangle of affections, red red réseaux presents the work of Pilar Escobar, Helena Martin Franco, Sarabeth Triviño, and Colectiva Tribu, materializing a supportive network that has existed since 2022 among women artists from the Latin American diaspora living in Tiohtià:ke/Montréal. We call ourselves the Assembly of Witches. Although this iteration presents the work of only some of us, the exhibition is born out of love for the community we have been weaving and continue to weave.

A constantly expanding web, our community welcomes those who want to explore, heal, or embody the challenges, intersections, and positions that challenge us as migrant women in this territory of the Kanien’kehá:ka nation that was never ceded. We present performance and textile works that were conceived to inhabit and crawl through the rooms of the Livart, like a furtive, dissident creature. Each work is intertwined with the next and they are codependent on one another; they were created in collaboration and symbiosis. And although the materials used are flexible, malleable, and humble, the works reveal great resilience, vehemence, and solidarity with the struggles of decolonization, intersectional feminism, sustainability, gender dissidence, and migrant rights. 

Inspired by pioneers in art, eco-feminism, activism, critical thinking, and writing, this textile installation and performance reproduction and presentation contraption is designed and woven for femme bodies eager to decolonize and subvert the white cube, to occupy space, to “make body.” We honor Cecilia Vicuña's quipus, the philosophy of Sayak Valencia (“bodies together can do a lot”) and Suely Rolnik (“inhabiting in network”), Louise Bourgeois' Maman, and Rita Laura Segato's writing (“we are walking land”), among many others. 

This network thanks and celebrates those who came before us and those who are no longer with us. It serves as a space for trans, indigenous, migrant, working, and activist women, mothers, and artists to meet and support each other—those who are already part of it and those who will join in the future. This network is a body, a home, our red network of networks*—welcome.


* Since red is the Spanish word for network and réseaux is the French word for networks, the title of the exhibition can be read in three languages.  

Texto de exposición:


Los hilos que nos conectan son infinitos, inmateriales y sorprendentes. Trascienden tiempo, espacio, generaciones, especies e idiomas conectándonos con nuestros antepasados y sus saberes. Son redes tejidas por las matriarcas. Y estas redes a su vez son venosas y laberínticas; vivas como sistemas nerviosos; micelios que comunican, que guían, que nos atraviesan e interpelan. Nos han salvado, nos han arropado, nos han enraizado. Nos alertan del dolor de nuestras hermanas y vibran al son de sus risas y alegrías. Son rojas como la rabia, rojas como un entramado uterino, seguro, arropador y a veces aterrador, cual tela de araña, cual sororidad. 

Como maraña de afectos, red red réseaux presenta el trabajo de Pilar Escobar, Helena Martin Franco, Sarabeth Triviño y la Colectiva Tribu y materializa una red de apoyo que existe desde el 2022 entre mujeres artistas de la diáspora latinoamericana viviendo en Tiohtià:ke/Montréal. Nos hacemos llamar la Asamblea de Brujas. Aunque esta iteración presente el trabajo de solo algunas de nosotras, la exposición nace del cariño por la comunidad que hemos tejiendo y seguimos tejiendo.

Un tejido en constante expansión, nuestra comunidad se abre a aquellas y aquellos que quieran explorar, sanar o encarnar los desafíos, intersecciones y posicionamientos que nos interpelan como mujeres migrantes en este territorio de la nación Kanien’kehá:ka que nunca fue cedido. Les presentamos obras performáticas y textiles que fueron concebidas para habitar y trepar las salas del Livart, cual criatura sigilosa, disidente. Cada obra está entrelazada a la siguiente y son codependientes una de la otra; fueron creadas en colaboración y simbiosis. Y aunque los materiales utilizados sean flexibles, dóciles y humildes, las obras revelan gran resiliencia, vehemencia y solidaridad con las luchas decoloniales, feministas interseccionales, ecoresponsables, de disidencias de género y de derechos de migrantes. 

Inspirada por pioneras en el arte, el eco-feminismo, el activismo, el pensamiento crítico y la escritura, esta instalación textil y aparato reproductor y presentador de performances está pensada y tejida para los cuerpos femeninos deseosos de descolonizar y subvertir el cubo blanco, de ocupar espacio, de “hacer cuerpa”. Le rendimos honor a los quipus de Cecilia Vicuña, la filosofía de Sayak Valencia (“los cuerpos pueden mucho, si están unidos”) y de Suely Rolnik (“habitar en red”), la Maman de Louise Bourgeois y la escritura de Rita Laura Segato (“somos tierra que anda”), entre muchas otras. 

Esta red agradece y celebra a las que vinieron antes de nosotras y a las que ya no están. Se presta como espacio de encuentro y entreayuda para las compañeras trans, indígenas, migrantes, trabajadoras, madres, activistas, artistas; las que ya forman parte y las que formarán. Esta red es cuerpo, es hogar, es nuestra red roja de redes*, bienvenidas. 

* Siendo red la palabra en inglés para rojo y réseaux la palabra en francés para redes, el título de la exposición se lee en tres idiomas. 
mandarinaesc@gmail.com María Andreína Escalona De Abreu @lulu_escalona